Añoranza
( vers Coursan, Aude, 15 mai)
Il y a un homme accroupi au bord de la route, la tête dans les mains. Il porte un costume noir taché de poussière blanche, un chapeau noir basculé sur l’arrière du crâne, des chaussures noires à bout pointu. Il a les ongles noirs. De la terre sous les ongles, de la terre dans ses poches, de la terre dans les revers du pantalon, une terre sèche. Il se balance d’avant en arrière, doucement, il chante. Sa voix est rauque, on ne sait pas s’il chante ou s’il compte. L’homme se redresse, passe une main sur son front. Il est tôt, la lumière claque sur les coquelicots. L’homme pleure, une larme, une seule, de son œil noir.
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