Marin Pécheur
(Saint-Jean-de-Luz, 27 avril 2016)
Quand Peio rentre à la maison après plusieurs jours de mer, les lèvres gercées, les mains crevassées, l’odeur du poisson accrochée à la peau, il n’a qu’un seul désir, sombrer dans les bras de Maria, se laisser faire, se laisser prendre dans sa nasse, se perdre dans les plis odorants, s’enfoncer dans le moelleux, le chaud, le doux, le sucré, fondre, disparaître, s’absoudre de tant de poissons éviscérées, de tant de morts inutiles rejetées à la mer, oublier le fracas des vagues, du vent, du moteur et des treuils, n’être qu’à cette voix qui murmure qu’elle a attendu trop longtemps.
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