L'Avenir
(Pantin, Seine-Saint-Denis, 28 septembre)
Je viens de voir au théâtre « Claire, Anton et Eux » de François Cervantes. Des jeunes gens, de jeunes acteurs y parlent d’eux, de ce qui les a faits, de leurs rêves, ils jouent leurs propres rôles avec une grande attention les uns aux autres. Cette attention, ce « prendre soin de », m’a touché, d’autant plus que cela semble fragile, prêt à se fissurer dès que le théâtre offre une place plus importante à l’un ou l’autre.
Il y a cette autre pièce de Manuel Antonio Pereira que vient de créer Marie-Pierre Besanger, Berlin Séquenz, un texte sur le désir d’un autre monde.
"Tu regardes le film, tu assistes au spectacle
Tu es le spectateur de ce film ou de ce spectacle
Et puis un jour tu te lèves et tu te rends compte
que tu ne fais pas partie du film, non
le film ils le font sans toi
et toi tu n’as pas d’autre choix que de regarder.
Regarder… »
Cet extrait me trotte dans la tête depuis quelques jours.
Il y a cette photo prise la semaine dernière sur les bords du canal de l’Ourcq.
Ces jeunes filles se sont posées là comme s’il y avait urgence à s’arrêter, réfléchir, discuter. L’une baisse la tête, peut-être a-t-elle besoin de réconfort. Parlent-t-elles de l’avenir, de ce qu’il y a au bout du canal derrière les lumières électriques, d’une lune dont il manquera toujours un morceau?
Il y a mes enfants qui ont vingt neuf et trente deux ans.
Et plus que jamais un désir de paix et de poésie.
Certains sont assis depuis l'enfance, même quand ils marchent, ils sont assis. On les dit rêveurs, non, ils ont besoin de contempler l'infiniment petit pour saisir l'immensité de la vie.
RépondreSupprimer(Trente trois et vingt huit, les miens et les mêmes désirs, je pense que tu n'en seras pas étonné...)