jeudi 18 octobre 2018


Sur la Route de Vailles


(Route de Vailles, Loubressac, Lot) 

Je me frotte les yeux, j’essuie mes lunettes. Non, ce n’est que l’air qui est légèrement brouillé, imprégné d’un suave parfum d’humus. La Dordogne coule à quelque pas, derrière les arbres qui commencent à peine à se teinter de jaune. La rivière va, basse et tranquille, juste quelques soubresauts sur les rochers après un été trop sec. À la ferme de l’Autre Chèvre, les bêtes n’ont plus rien à brouter, il faudra racheter du foin cet hiver, toujours un peu plus cher.
Et pourtant c’est une odeur d’humidité qui me saisit ce matin.
Pourquoi me suis-je arrêté là, au bord de la route de Vailles. Pour le souffle rassurant du bétail dans l’étable, pour la présence solitaire de celui qui taille son bâton et pense à sa belle, pour le chant d’un oiseau sur l’épaule du voyageur, pour le temps immobile qui s’offre au marcheur.

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