Tandis que le monde fond
(Avignon, 19 juillet, 21h)
Affiches en lambeaux, tracts froissés, une tortue erre sur le pavé crasseux.
La ville est déserte, il n’en reste qu’un, un homme à lunettes.
Il cherche son chemin, la pierre est chaude, il a la peau qui colle.
C’est un italien, il s’appelle Aldo, il cherche l’amour.
Suis moi dit la tortue, il faut sortir, il faut prendre la mer.
À deux ils y voient clair, un homme et une tortue, sur le pavé brûlant.
Ils vont au Rhône, ils vont à la mer, ils vont à l’Orient.
L’homme à lunettes sur le dos de la tortue, ils vont,
tandis que le monde fond, ils vont, tandis que le monde fume.
Et l’homme dit à la tortue tout ce qui lui reste de mémoire,
le parfum des cyprès, la mue des cigales, le vol des perdrix,
et tout le reste, les histoires de ceux qui naissent, de ceux qui meurent,
où c’est pas prévu, quand c’est pas le moment,
les histoires de ceux qui cherchent une pierre, un trésor, un amour,
de ceux qui ont le temps et rien d’autre.
Magnifique. J'envie ta capacité d'émerveillement et ces visions poétiques qui te traversent
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