jeudi 8 août 2019


L'envol


(Vaucresson, 7 août)

Depuis quelques semaines il ne mange plus que des graines. Radio, télé, ordinateur, frigidaire, tous les appareils sont débranchés, la maison est extraordinairement calme. Ni ronronnement, ni veilleuse, juste le bois qui craque et la lune à la fenêtre. Partout des livres ouverts, Atlas, livres d’art, Chagall, Miro, Hokusaï…, traités des nuages et du vent, Éloge de l’ombre, La longue route, Le pays sous l’écorce, L’alpiniste, Les évaporés du Japon, Le Hibou et la baleine…
Ferdinand est prêt. Il attend, accroupi, nu, sur les escaliers, depuis l’aube. Au crépuscule, il monte au grenier, comme le poisson qui monte des bas fonds, il ouvre le vasistas, aspire une grande goulée d’air, grimpe sur le toit et s’envole.

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