mardi 28 janvier 2020


La Source

 

(Roc d’Enfer, Lathus, Vienne,14h)

Il y a des auteurs dont on lit tous les livres. Si certains ouvrages touchent moins, ce n’est pas grave, c’est sans doute que nos chemins se sont éloignés, pour un temps.
Des auteurs qui sont comme des frères. En les lisant, on a l’étrange sensation qu’il nous connaissent, mieux que nous mêmes.
Hubert Mingarelli étaient de ceux là. Il est mort hier, nous avions quasiment le même âge. Je ne connaissais de lui que ses livres. Je l’aimais. J’aimais son écriture épurée au service de la fragilité des hommes, j’aimais la place du silence, la place de la nature dans ses livres.
Aujourd’hui c’est une après-midi chômée. Le ciel donne un peu de bleu. Il ne reste de la pluie que les ruisseaux sur les sentiers. Mes pas me conduisent dans les gorges de la Gartempe, au Roc d’Enfer. Comment ne pas penser à l’un des plus beaux livres d’Hubert Mingarelli, La Source, courte histoire publiée chez Cadex éditions en 2012. Deux frères, deux enfants, remontent les gorges d’une rivière jusqu’à sa source naissant dans une faille de la montagne. L’ainé est venu là très jeune avec leur père. Le père a disparu. Alors l’ainé conduit son jeune frère à la source.
En voici un extrait:
« Une nuit qui en aurait contenu mille, presque belle. Et tandis qu’elle avançait et qu’ils se parlaient, George savait que des nuits comme ça, ils n’en auraient plus. Ils avaient l’air de prendre une dernière inspiration, de se remplir d’air une dernière fois avant de s’enfoncer dans l’eau profonde que serait leur monde au réveil. »


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