Au jardin, avec Christian Bobin
(Vaucresson,14h 55)
En ramassant les feuilles mortes, je pense à ce grand poète qui nous a quitté aujourd’hui, Christian Bobin, qui m’a accompagné et inspiré. J’aimais le lire et l’entendre.
Je ratisse. Je laisse quelques feuilles sous l’érable du Japon, pour leur éclat avant la chute.
Le rouge gorge vient à nouveau me rendre visite.
Me reviennent ces quelques lignes, extraites de La nuit du cœur:
Les oiseaux m’empêchent de penser, quel bonheur.
Par l’esprit, je voulais ce matin revenir à Conques. J’ai regardé par la porte fenêtre dans le jardin. Des oiseaux se poursuivaient, forant dans l’air des tunnels de cristal. Les nuages ralentissaient pour voir. Les herbes levaient la tête. Les bûches se félicitaient d’assister au tournoi.
À Conques la même fête était donnée devant la fenêtre de la chambre 14.
Je n’ai pas pris de notes mais je me souviens très bien de ce que disaient les oiseaux: écrire n’est pas penser. Vivre n’est pas vouloir. Aimer n’est pas savoir. Mourir n’est pas perdre.
What beautiful leaves, and so beautifully captured!
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