Mitsouko
Nous dinons au bar restaurant « L’Hôtel de Paris ».
Au bar, un homme comble sa solitude en faisant des blagues.
Quatre personnes viennent s’assoir à la table voisine. La grand-mère, la mère, la fille et un homme qui ne semble pas être de la famille.
Quand la fille ôte son manteau, une fragrance me saisit. Je connais ce parfum. D’où? impossible de me souvenir. C’est ancien, très ancien.
Chaque passage du serveur provoque un léger courant-d’air qui m’envoie une bouffée de cet envoutant bouquet.
N’y tenant plus, je demande à la jeune femme le nom de son parfum. C’est la mère qui répond la première. Mitsouko de Guerlain. Je m’excuse de mon indiscrétion mais toute la tablée semble ravie de l’intérêt que je porte à ce délicat et enivrant parfum.
La jeune fille a les cheveux noirs, coiffés au carré. Elle est maquillée, un visage blanc.
Je leur demande si ce parfum est ancien. Oui, très ancien même, répond la mère. iI a été crée en 1912. Et elle me montre la référence sur son smartphone. Je lis: « La légende d’un amour impossible, union secrète de pêche épicée et de patchouli ».
Je cherche dans les tréfonds de ma mémoire. C’est si bon, si doux. Mon esprit tout entier est soumis à ces effluves. C’est ancien, très ancien. J’étais un enfant.
Ma grand-mère, peut-être. Et si c’était le parfum de ma grand-mère paternelle que j’aimais tant, Marguerite….
Nous quittons le restaurant, Mitsouko ne me lâche pas.
Plus tard je m’endors avec cette tendre senteur. Ma grand mère habitait Sente de la Folie.
Au matin, il me reste encore quelques émanations.
Mais le souvenir reste incertain.
Il faudra enquêter, sentir à nouveau, interroger ceux qui ont connu Marguerite, et qui sont encore là, c’est si bon, si doux…
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