Les voisins
(Frasnay-Reugny, Nièvre, 13h 20)
Nous sommes venus fêter l’anniversaire d’un cousin à Frasnay-Reugny. La maison est pleine, on rit, on chante, on écrit, on gonfle des ballons, tandis que cuit le gigot de sept heures, on prépare la fête.
En fin de matinée, je dois m’absenter une heure ou deux, répéter le spectacle que je reprends la semaine prochaine, Le Pas de la Tortue, né de ce blog, d’histoires de terrains vagues et de bords de route. Je vais à l’écart, dans la maison mitoyenne abandonnée, rachetée il y a quelques années par nos hôtes. La maison de Robert qui ne voyez plus rien à la fin de ses jours. Son fils lui tirait des fils dans le potager pour qu’il puisse passer son motoculteur malgré sa cécité. Le jardin en a gardé quelques trous… La maison de la femme de Robert, une polonaise rejetée par la famille de Robert à leur mariage. Est-ce pour cette raison qu’on ne se souvient pas de son prénom. Je la nommerai Agnieska, il lui faut un prénom, comme lui en a un. Elle est décédée bien avant lui. C’était des voisins bougons, violents parfois, leur hargne cachait une magnifique histoire d’amour.
Je répète face à ces pièces en enfilade. la maison est froide et humide, je joue sans mesure pour me réchauffer, je raconte toutes mes histoires à la maison vide.
À la fin, le balai posé contre le mur tombe et le chapeau au dessus de la porte se décroche.
Est-ce un signe de Robert et Agnieska, un salut, des applaudissements, ou des sifflets…
Once again, your visual augments your story in marvelous ways--- or is it the other way around? Either way, I enjoyed this post.
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