Le Bout de la Plage
(Hendaye, 17 juillet)
Le bout de la plage.
Après il y a la Bidassoa, puis l’Espagne, puis l’Afrique.
En face l’océan, derrière, la baie de Txingudi;
Autrefois nous surfions une superbe vague qui se déroulait dans l’embouchure.
Il n’y avait là que du sable et quelques herbes.
De jeunes étrangers s’y ensablaient avec leur combi VW.
Nous fumions des pétards en parlant d’ailleurs.
C’était un point de rencontre, une porte vers le sud.
On y posait son sac à dos pour la nuit avant la grande route.
C’était le lieux de l’initiation pour de tendres adolescents.
Il y avait aussi les récits des anciens qui parlaient de barques abandonnées par des réfugiés,
déjà.
Le soir on regardait rentrer au port les bateaux de pêche les uns derrière les autres.
Là où se trouve maintenant le port de Sokuburu et quelques immeubles, il n’y avait qu’un café, un bâtiment arrondi, au milieu des pins et du sable, L’Embata, du nom de ce coup vent local qui s’annonce toujours par une barre de nuages sur le Jaïzkibel, la montagne qui domine la baie à l’ouest côté espagnol. S’y retrouvaient les surfeurs avec leur skate les jours sans vagues. Quand nous étions enfants, ma grand mère nous y conduisait parfois. C’était soir de fête, nous nous régalions d’un hot-dog accompagné d’un chocolat chaud ou d’un Coca-Cola. Un hot-dog au bout du monde, quelle aventure!
La vague sur la Bidassoa a disparu, plus rien de sauvage tout autour. Mais cela reste le bout de la plage, là où les couchers du soleil qui disparaît lentement derrière la montagne sont les plus beaux, là où se rêvent tous les voyages, la où se goutte la solitude, à la frontière, là où change la langue, à la limite de la terre et de l’eau, de la vallée et de la montagne, là où passent les oiseaux migrateurs.
Quand je suis à Hendaye, rares sont les soirs où je ne vais pas au bout de la plage accompagner le soleil.
C'est bien d'avoir desi tendres souvenirs, et un lieu oû retrouver des racines. Bonete cher pierre
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