Une plume d'émeu
(Hendaye, 17h 25)
Dans les années 20 on arrivait en tramway au centre d’Hendaye-Plage, ou en Bugatti Type 35.
On logeait à l’Hôtel Eskualduna, un palace, et on dépensait sa fortune juste en face au casino Croisière.
Elle portait une plume d’émeu à son chapeau, elle allait pieds nus au bord de l’eau, elle soulevait ses lourds jupons à chaque vague, on s’extasiait sur ses chevilles.
Elle avait promis son cœur à celui qui décrocherait la plume du chapeau, mais elle était insaisissable, courait aussi vite que les grands oiseaux, et comme un taureau cocardier pouvait faire valser un homme.
C’est un garçon d’ascenseur de l’hôtel Eskualduna qui a eu ses faveurs.
Poursuivie par une meute de jeunes gens de bonne famille, elle s’était engouffrée dans l’ascenseur juste avant que la porte ne se ferme.
Le garçon qui était très grand n’eut qu’à tendre la main pour décrocher le graal.
On dit qu’ils sont montés au dernière étage, puis sur le toit où ils se sont aimés en regardant la mer.
On dit qu’on ne les vit plus ni l’un ni l’autre, qu’on ne trouva sur le toit que la plume d’ émeu.
La note de la chambre de la femme ne fut jamais réglée, personne ne réclama les bagages, on remplaça le garçon d’ascenseur.
A sweet story. Too sweet not to be true. I hope they had a happy life.
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