mardi 21 juin 2016



Les Portes


Je cours sur le sentier. Quand je passe devant de vieilles maisons de pierre, je suis saisi par le noir intense de ces ouvertures dans les portes closes. Je pense aux  reclus dont la peau a pâli derrière les murs, je pense aux enfants des placards, je pense aux femmes cloitrées, aux prisonniers entassés dans leurs geôles, je pense aux otages encagoulés pieds et mains liés. Ce noir, c’est aussi un silence assourdissant, une parole retournée vers le dedans, inaudible. Une langue qui s’assèche, des yeux qui se voilent et un corps qui se tasse…


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