vendredi 16 mars 2018



Giboulée


Jeudi, à La Folie-Poisson, le ciel s’est ouvert, il est tombé des trombes d’eau, les essuie-glaces se sont affolés. Je me suis arrêté. La pluie a cessé d’un coup. Un âne a traversé la route suivi de près par un homme avec un haut-parleur sur le dos, un homme avec un chapeau noir qui ruisselait. À nouveau le ciel s’est ouvert libérant les flots. La pluie battait, les arbres étaient noirs, les maisons étaient noires. La pluie a effacé l’homme et l’âne puis elle s’est arrêtée. Le ciel est devenu blanc. Une femme en robe de mariée a traversé la route  à son tour, elle courait tenant le bas de sa robe, elle courait après l’homme et l’âne, elle courait dans les champs gorgés d’eau. Le ciel est redevenu noir puis s’est ouvert une troisième fois. La femme a disparu sous la pluie battante.
Enfin le ciel s’est tari. Les  maisons sont redevenues blanches, l’herbe verte et le panneau « La Folie-Poisson » rouge et blanc. Quelque part on entendait un âne braire.


(Le Pin-en-Mauges, Maine-et-Loire)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire