samedi 28 avril 2018


la Glycine

 
Je  viens de terminer un recueil de nouvelles, « Ces morts heureux et héroïques » de Luke Mogelson. On y suit des combattants de retour au pays encombrés de la violence qu’ils ont vécu.
Je lis souvent des romans ou des nouvelles sur les guerres. Je ne sais pas si c’est la beauté de  l’horreur qui m’attire ou si je cherche désespérément à comprendre quelque chose à cette brutalité qui nous constitue tous autant les uns que les autres.
Après avoir refermé le livre, je tourne en rond, incapable de faire quoi que ce soit. Je  m’allonge, je somnole, je me lève, je prends un autre livre, « Le Jour d’avant » de Sorj Chalandon. Dès les premières pages son écriture me saisit. Pourtant je m’arrête page 17 à la phrase: « Quelques jours plus tard, Joseph se décidait pour la mine ». Il va bien falloir que je creuse un jour moi aussi.
Je descend au jardin, je bêche, je coupe, j’arrose, je m’active pour ne pas penser. Et puis je ne fais plus rien, je renifle le lilas, je regarde si la petite araignée verte sur l’érable est toujours là. Non, elle n’est plus là, elle est aller chasser ailleurs; chasser…. Les derniers rayons de soleil effleurent la glycine qui grimpe sur le noisetier. Je m’approche des fleurs, très près.  Je vois des danseuses, des petits rats d’opéra, je me souviens d’un feuilleton que nous regardions enfants, « L’âge heureux », ça se passait à l’opéra  de Paris. Longtemps je regarde les fleurs, ces renflements sensuels. Soudain j’ai une drôle de sensation. Ce n’est pas moi qui regarde la fleur, c’est elle qui me regarde…


(Vaucresson)

1 commentaire:

  1. avec Odette Joyeux, ou d’Odette Joyeux, je ne me souviens plus très bien mais j’aimais ce nom, déjà une telle promesse

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