mardi 17 avril 2018


Se souvenir


(Dessin réalisé il y a bien longtemps pour un test psychologique m'a-t-on dit)

J’aime me souvenir. Le souvenir est le temps du récit, de l’écho. Enfant, je jetais des pierres au fond du gouffre du Berger. L’écho m’indiquait la profondeur du précipice.
Le souvenir n’est pas regret, il est le temps d’un autre moment. Le récit du passé devient le présent. Un présent joyeux. Comme je l’entends souvent chez ces vieilles personnes avec qui j’ai plaisir à converser.
Le souvenir réchauffe, tient éveillé. Même celui des épreuves passées quand il n’en reste que le bon grain.
Sur un chemin de montagne, souvent je m’arrête pour regarder derrière moi. Changer de point de vue pour mieux avancer. S’arrêter un instant pour éprouver la joie d’être là.
À gravir les montagnes, il y a la joie du mouvement et de l’effort, mais il y aussi celle du paysage qui trouve son apogée au sommet.
C’est quand on marche moins vite que l’on se retourne le plus souvent.
Voilà pourquoi je dois m’attacher au soir de ma vie à rendre le paysage clair, à chasser les brumes de mon esprit. Et me souvenir y participe.

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