"Cold War"
(Vaucresson, 25 octobre)
Journée d’automne, vent et pluie.
Nous allons au cinéma, à Marly-le-Roi. La route passe par la forêt, lumineuse.
Cold War de Pawel Pawlikowski. Noir et blanc, format carré. Une histoire d’amour, d’empêchement, de frontières, d’impasses. Somptueux et mélancolique.
Parmi tant d’images inoubliables, celle de l’héroïne, Zula, chantant Dwa Serduszka (Deux petits cœurs), sur le dos, bras ouverts, portée par le courant de la rivière. Seuls émergent son visage et ses mains.
À cet instant je pleure, comme à la dernière séquence, et c’est si doux de pleurer. Ce n’est pas la tragédie qui me fait pleurer, mais la beauté de la tragédie ainsi filmée, ou les deux en même temps. Le cinéaste transfigure l’impossible, jusqu’à l’abolir en imprimant ces images sur nos rétines.
Abolir l’impossible. La force de l’art, sans doute.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire