Au bout de la plage
(Hendaye, 19h 35)
Au bout de la plage les ganivelles protègent la végétation du piétinement.
Au couchant elles prennent la lumière et dessinent des lignes de fuite vers la mer.
Après le bout de la plage, il y a la Bidassoa, puis l’Espagne. Trois cents mètres entre la France et l’Espagne.
Au dessus du bout de la plage, il y a le couloir de migration qui traverse la France du nord-est au
sud-ouest.
Une vingtaine d’oies sauvages viennent de passer. Un V parfait. Elles descendent vers le sud.
Certaines vont jusqu’en Afrique du nord. Elles ignorent les frontières.
Autrefois il y avait des chasseurs au bout de la plage.
De l’autre côté de la frontière, des hommes, des femmes, des enfants attendent leur moment pour passer clandestinement. Beaucoup de jeunes hommes, ils viennent d’Afrique pour la plupart. Ils viennent de loin. Ils vont vers le nord. Les contrôles ont été renforcés.
Ils sont aussi de plus en plus nombreux à aider les exilés.
Au bout de la plage il y a l’épave d’une barque échouée. Ce qu’il reste de peinture est bleu.
Au bout de la plage il y a des amoureux qui viennent la nuit, loin des lumières électriques.
Au bout de la plage le sable est fin, et froid le soir à la fin de l’été.
Des mouettes se posent sur le sable, des moineaux se posent sur les ganivelles. Sur les herbes des milliers d’escargots des dunes attendent leur heure pour sortir de leur coquille.
À marée basse, l’océan se fait plus sourd.
Wonderful descriptions...
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