vendredi 11 janvier 2019


Grande Rue


(Maasholm, Allemagne, 11 juillet 2016)

Il n’ y a rien à voir par la fenêtre.
Un gris uniforme qui incite au renoncement.
Je cherche l’horizon dans de vieilles images.
La maison est silencieuse, je suis seul, à ma table.
Soudain un vol d’oies sauvages passe et cacarde
dans le ciel, d’un étang à l’autre.
Puis ce sont les cris de jeunes adultes handicapés en promenade.
Leur foyer est à deux pas.
À quatre heures ce  sont les enfants de retour de l’école
qui pépient devant la boulangerie.
Plus tard, une femme chante en passant dans la rue.
Je travaille face au jardin, dos à la rue.
La page prends des couleurs, à la manière d’un tableau de Pollock.
J’habite sur le chemin de l’école, le chemin de la gare, le chemin du foyer, le chemin de l’église,
le chemin de la mairie.
La rue est étroite, les valises et les cabas à roulettes claquettent sur les pavés du trottoir.
J’aime ma rue. Elle s’appelle la Grande Rue.

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