Ça va aller
(Forêt de Rambouillet, 20 janvier, 16h 10)
Ça a commencé comme ça.
C’était un jour d’hiver, un mercredi, un jour sans école, un jour où l’on peut courir, aussi loin que nous portent nos forces, jusqu’au cœur de la forêt, là où se cachent les bêtes.
L’enfant s’était perdu.
Il y a cet instant où l’on est stoppé net dans la course. On regarde autour de soi, on ne sait plus où on est, depuis quand on est parti. On perçoit la lumière qui baisse, la gorge se serre. On lâche un timide papa ou maman, pas trop fort de peur de réveiller un ogre. Et pour la première fois on fait l’expérience de l’absolue solitude.
La nuit venait. L’enfant était immobile au pied d’un chêne.
Alors l’arbre a posé sa main sur l’épaule de l’enfant. Il lui a dit: Ça va aller.
L’enfant s’est blotti sous les fougères et s’est endormi.
À son réveil il faisait jour, l’enfant s’est levé, il a regardé le chêne, et il est reparti tranquillement par où il était venu.
Désormais il n’aura de cesse de courir les bois, ne craignant jamais de s’égarer.
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