Cinecittà
Dans les rues désertes de Cinecittà, erre un homme simple. Il est là tous les jours. Les gardiens le connaissent, ils le laissent passer. Adamo porte toujours des chemises hawaïennes, comme Francis Ford Coppola. Même en hiver il les met par dessus ses pulls.
Aujourd’hui elle est bleue turquoise avec des fleurs jaunes, vertes et blanches. Il l’aime bien celle là, c’est sa sœur qui lui a offerte. Il est chaussé de méduses, ces sandales de plastique que nous détestions enfants. Lui, il ne risque pas d’ampoules, il porte de grosses chaussettes de laine à rayures. Son pantalon n’est plus très propre. Il tient contre son oreille droite un petit poste de radio. L’antenne est relevée, le bouton du volume est au maximum, du scotch vert maintient le boitier cassé. Il y a bien longtemps qu’elle ne fonctionne plus cette radio, mais Adamo écoute, il aime bien.
Il se tient là, devant, hors champ. Il a entendu frapper, des coups réguliers, derrière l’une des portes de ces hangars vides. Alors il s’est arrêté. Il ne bouge plus, il attends .
Il aime bien venir là, à Cinecittà, les fantômes y sont bienveillants…
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