lundi 5 octobre 2015


Evasion



L’évadé marche, fiévreux, sur le layon de terre rouge, courbant le dos, rentrant la tête sous la puissance de l’averse. L’eau ruisselle sur sa peau calleuse ; ses pieds nus glissent dans la boue qui ralentit son pas. Et soudain, les yeux au sol, il se souvient avec quelle joie, enfant, il sautait dans les flaques pour éclabousser ses sœurs, là bas dans les chemins creux de Normandie. Et il accélère, tout au bonheur de cette pluie chaude et violente, chantonnant une comptine que chantait sa grand-mère : c’est Gugusse avec son violon qui fait danser les filles…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire