mardi 10 novembre 2015



Demain


Ce bâtiment est le conservatoire de musique d’Amsterdam. Au troisième étage Angélique joue de la Harpe. Camille Saint- Saëns. Fille où garçon, elle appellera son enfant Camille. Bientôt elle ne pourra plus jouer, son ventre se déploie, de plus en plus.
Elle joue et l’enfant s’agite. Il frappe en dedans, impatient.
Elle joue et soudain l’émotion l’envahit, des images affluent, les herbes mouvantes des « Moissons du ciel » de Terrence Malick, puis le fleuve dans l’ouverture du « Nouveau monde » du même réalisateur, entre chaque notes s’insinuent des bruits d’eau, des chants d’oiseaux.
Elle joue et l’enfant cogne.
Et puis ces images, bouleversantes, celles de « Soleil Vert »  de Richard Fleisher où l’on projette les merveilles d’un monde disparu à ceux qui vont mourir.
Elle ne joue plus. L’enfant se calme. Elle pose une main sur son ventre, regarde son ventre.
Elle se lève, va à la fenêtre, regarde la ville, le ciel, et pose à nouveau la main sur son ventre…

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