vendredi 6 novembre 2015



Mexique


Marcia est bien lasse ce matin. Elle a passé la nuit chez Frans. Frans est un vieil homme qui ne tient plus sur ses jambes et ne parle plus que par signes. Parfois il tombe, il ne dit rien et attend que quelqu’un vienne. Parfois il pleure, il faut alors lui prendre la main, juste la tenir. Parfois il s’oublie, alors il faut nettoyer. Parfois il râle, peste contre le monde entier, alors il faut être patiente, d’une infinie patience. C’est son travail, à Marcia. La patience et la tendresse.
Mais ce matin, à Centraal Station, Marcia est lasse. Elle n’en peut plus des escaliers étroits des maisons d’Amsterdam.
 Elle prend un billet pour Hoofddorp. Là bas il y a Egbert. Lui, il ne peut plus se lever, mais il parle, sans arrêt, un discours incohérent où toutes les générations et les évènements sont sans dessus dessous. Une rivière en crue qui charrie ses débris.
Marcia prend son billet pour Hoofddorp. Elle est si lasse. Elle n’en peu plus des brumes néerlandaises.
 C’est au Mexique qu’elle aimerait partir. Retourner chez elle. Revoir son grand père qui attrapait les serpents à sonnette et avait vu Pancho Villa…

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