mercredi 18 novembre 2015


Doëlan



Michel est là, debout, hors champ, dans son petit jardin qui surplombe le port de Doëlan. Il est grand pour un breton, le dos légèrement vouté, une belle moustache blanche en guidon de vélo. Ce matin, il n’a pas allumé la télé, ni la radio. Il lui fallait respirer. Il a nettoyé son jardin, ratissé les graviers  et taillé les rosiers. Puis il s’est assis sur la chaise en osier, face à la mer. Cela ferait une jolie carte postale, une carte qu’on envoie quand tout va bien. Michel ne se sent pas très vaillant ce matin. Le petit bateau noir, là bas, c’est le sien. Ca lui fait du bien de le voir. Il en prend  bien soin même s'il prend de moins en moins souvent la mer.
Michel respire. L’air est doux. Il pense à son grand père qui partait pendant des mois pécher la morue en Islande. Pendant des mois, aucune nouvelle. Et à son retour, apprendre que l’un s’était marié, qu’un autre avait eu un fils ou une fille, mais aussi, et on avait pas été là, que d’autres avaient disparu…

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