À Saint-Céré
(Saint-Céré, Lot, 24 avril)
Le sourire de Jeanne, c’est comme ces fleurs orangées qui poussent dans les interstices des vieilles pierres.
Ils sont venus en autocar, bien accompagnés, il ne faut surtout pas s'éloigner du groupe. Chacun porte autour du cou, dans une pochette plastique, une fiche avec son nom et l’adresse du foyer.
Ils ont vu le château. La montée était rude. Jeanne était essoufflée, les sorties sont rares. Là-haut, il n’y avait que des ruines.
Ils sont redescendus. Ils ont mangé les sandwichs sur la place de la fontaine, une fontaine sans eau.
Ils ont vu la statue de Charles Bourseul, l’inventeur du téléphone. Jeanne aimerait bien recevoir et donner des coups de téléphone.
Ils sont allés sur le pont d’où les allemands ont jeté trois hommes dans la rivière pendant la guerre. Il y a une plaque. Mais ça n’intéresse pas Jeanne. Les belles façades moyenâgeuse que les autres regardent émerveillés ne l’intéresse pas non plus.
Les seules choses qui l’intéressent sont ces maisons banales, ces maisons de tout le monde, où elle aimerait habiter, et la rivière, la Bave, qui s’enfuit loin là-bas, vers le couchant.
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