lundi 1 avril 2019


La calebasse d'Isaac


(Bigiston, Surinam, 31 mars)

Isaac faisait une sieste sous le calebassier.
Un fruit lui est tombé sur la tête.
Il s’est réveillé trois jours après.
Il s’est mis à danser, il s’est mis à chanter.
C’est sans gravité disait-il,
j’ai rêvé du vent, j’ai rêvé des gens,
nous sommes fait pour aimer.
Puis  il a parlé à l’envers, puis il a parlé en latin,
actioni contrariam semper et aequalem esse reactionem:
sive corporum duorum actiones in se mutuo semper esse aequales
et in partes contrarias dirigi.
Il a parlé de mécanique des corps,
d’engrenages et d’huile de coprha.
On venait désormais le trouver quand ça ne marchait pas,
on venait le trouver quand ça venait trop vite.
on venait le trouvait quand l’âge avait fait son office,
on venait le trouver en cas de lassitude  ou d’incompatibilité,
on venait le trouver en cas de frénésie,
on venait le trouver quand on ne savait pas comment s’y prendre,
on venait le trouver pour tout et n’importe quoi.
Isaac avait réponse à tout,
il comptait, il dessinait sur le sable, il imitait la poule et le coq,
toujours, il souriait.

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