Attendre
(Rivière Tonnegrande, Guyane, 7 avril)
Il y a une joie profonde dans l’attente.
Attendre au bord de la rivière le passage du jaguar
sur le tronc tombé en travers du lit.
Attentif au moindre frémissement des feuilles,
attentif aux odeurs portées par la brise.
Parfois le cœur s’accélère, la paupière se plisse,
et puis rien, le calme à nouveau.
Attendre au bout du quai l’être aimé,
guettant sur le tableau d’arrivée les retards annoncés.
le train s’avance, grince et s’immobilise.
Attentif alors à tous ces visages qui viennent,
attentif aux couleurs des habits, aux teintes des cheveux.
Soudain elle est là, tirant sa valise. Le cœur s’accélère, la foule disparaît.
Attendre au sommet d’une colline le lever du soleil,
les pieds dans l’herbe humide.
Attentif au moindre changement de lumière,
attentif aux brumes qui se délitent, au chant des oiseaux qui s’impose.
Soudain le voilà. Aucune accélération du cœur. la respiration se fait profonde.
Sa venue est inévitable, depuis que l’homme est homme.
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