jeudi 13 juin 2019


L'Orchis Bouc


( Orchis Bouc, Gramat, Lot)

"C'est assurément, de toutes nos orchidées indigènes, la plus remarquable, la plus fantastique, la plus stupéfiante. Si elle avait la taille des orchidées américaines, on pourrait affirmer qu'il n'existe pas de plante plus chimérique. Figurez-vous un thyrse, dans le genre de celui de la jacinthe, mais en plus haut. Il est symétriquement garni de fleurs hargneuses, à trois cornes, d'un blanc verdâtre pointillé de violet pâle. Le pétale inférieur, orné à sa naissance de caroncules bronzées, de moustaches mérovingiennes et de bubons lilas de mauvais augure, s'allonge interminablement, en forme de ruban tire-bouchonné de la couleur que prennent les noyés après un mois de séjour dans la rivière. De l'ensemble qui évoque l'idée des pires maladies et paraît s'épanouir dans on ne sait quel pays de cauchemars ironiques et de maléfices, se dégage une affreuse et puissante odeur de bouc empoisonnée qui se répand au loin et décèle la présence du monstre. »
C’est ainsi que Maurice Maeterlinck  décrivait l’orchis bouc. Pourtant, ce matin, dans un carré d’herbes où je cueillais quelques brins de lumière avant les répétitions, face à cette fleur que je découvrais, je n’y voyais nul maléfice, seulement quelques demoiselles discrètes qui m’invitaient à la légèreté. J’ignorais qu’au crépuscule elles exhalaient une horrible odeur de bouc.

2 commentaires:

  1. Ah, toi aussi tu l'as trouvée, une année faste alors !
    Les miennes se cachaient en bord de vigne dans le sauternais le weekend dernier.

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    1. Celle ci sur le Causse de Gramat. J’ai bien sûr pensé à ton post d’il y a quelques jours.

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