mercredi 8 juillet 2020


Les vieux démons


(Vaucresson, 27 mai, 16h 30)

Je flâne, je glane, un visage, une phrase, un paysage, une pierre, un ciel, un coquillage, un morceau de bois. Je les range dans des boites, des carnets, des tiroirs, dans l’ordinateur quand il n’y a qu’une image. Un jour, je les assemble, parfois longtemps après les avoir cueillis. Ça devient une histoire.
« Si un jour tu vois qu’une pierre te sourit, iras-tu le dire? » Eugène Guillevic.
Quand je ramasse une pierre, c’est parce qu’elle me parle, à voix basse, parfois à peine audible.
Il arrive que je comprenne des années plus tard ce qu’elle me dit. Parfois elle commence une histoire qui ne pourra se poursuivre qu’en présence d’une autre pierre, d’un bois flotté, d’un bout de métal ou de plastique.
Il en va de même pour les phrases et les idées. J’ai des collections de débuts d’histoires.
Je ne sais plus où j’ai ramassé cette pierre en forme d’ours. Je l’avais posé sur un banc de bois au fond du jardin, elle s’est habillée de mousse au fil du temps.
Le soldat rose est plus récent. C’était sur une plage il me semble, les plages recèlent des trésors.
La seule chose dont je suis sûr c’est qu’il était couché dans le sable. Un soldat rose étendu dans le désert pendant une guerre oubliée.
Le 27 mai, après un mois et demi de confinement, je faisais se rencontrer ces deux objets.
Sans doute ce jour là de vieux démons rôdaient.

1 commentaire:

  1. You're right! It is a bear. I thought it was a dog at first. The bear has been drinking too much and is seeing pink soldiers.

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