Un beau métier
(Hendaye, 21h 50)
Un enfant crie, il veut faire encore un tour, il ne veut pas aller dormir.
Quand j’étais petit, il y avait un manège plus grand, au rond-point du palmier, à l’écart de la mer.
Ma grand mère nous y conduisait. Le forain faisait monter et descendre un gros pompon jaune pendant que nous tournions. L’attraper donnait droit à un tour supplémentaire.
Voilà un métier que j’aurais pu faire. Faire tourner un manège. Attendre, regarder passer les gens, écouter les cris des enfants, regarder encore, les amoureux, les mélancoliques, celui qui mange une glace, et la glace qui coule sur sa chemise, les grands parents qui cèdent à tous les caprices de leurs petits enfants, les parents qui disent aux grands parents de ne pas s’en mêler, la tendresse des regards, les inquiets, les impatients, les sans soucis, avoir le pouvoir d’offrir un tour au gamin chagrin, haranguer les passants, raconter des histoires aux enfants… Et puis, bichonner le cheval de bois, repeindre son regard, faire briller la moto, trouver le rouge le plus rouge pour la voiture de pompier, soigner la mécanique, changer les ampoules, choisir la musique… Un beau métier, sans prétention.
Somme toute pas si différent de ce que je fais depuis si longtemps.
The picture brings out happy memories from many different times and places.
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