jeudi 30 juillet 2020


Présences

 

(La Mana, Guyane, 30 mars 2019)

C’est souvent quand la nuit tombe que me vient la nostalgie de la jungle et des grands fleuves.
Sur les bords de la Mana la nuit vient d’un coup à dix huit heures, et la forêt chante.
Hier soir j’ai revu le film de Werner Herzog, Fitzcarraldo, l’histoire de cet homme qui veut construire un opéra en pleine jungle, un héros de l’inutile qui réussit à hisser un bateau à vapeur sur une colline. Un double du cinéaste en quête d’absolu. Werner Herzog qui en 1974 se rendit à pied, en hiver, de Munich à Paris, au chevet de son amie mourante Lotte Eisner, avec la folle certitude qu’il la retrouverait vivante au bout du chemin (Ce voyage est retracé dans le livre Le Chemin des glaces).
Et ce matin j’entends à la radio un billet sur Edgar Maufrais. Ce père qui pendant des années a parcouru la forêt amazonienne à la recherche de son fils disparu, Raymon Maufrais. J’ai déjà parlé sur ce blog des Maufrais dont l’histoire fut l’une des premières que j’entendais en arrivant il y a quelques années en Guyane.
Edgar Maufrais a écrit un livre lui aussi, À la recherche de mon fils, et ce livre est sur le même rayon de ma bibliothèque que celui de Werner Herzog, Le chemin des glaces.
Ces hommes et leurs histoires hantent mes rêves. Quand le doute me mine sur un chemin dont le but m’échappe, je sens leurs présences qui lentement revitalisent la marche.

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